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20.06.2023
Évolution de la pratique

Démographie médicale en France : ce que disent les chiffres

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Déserts médicaux, absence de généralistes : que disent les chiffres ? Les media se font régulièrement l’écho de la pénurie de professionnels de santé ou bien de la difficulté à trouver un médecin traitant. Les chiffres réels, publiés tous les ans par le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom), permettent de nuancer le propos. Les données de l’Atlas de la démographie médicale 2022 tracent ainsi un portrait contrasté de la situation du corps médical.

Autant de médecins mais des pratiques différentes

232 891 médecins étaient en activité au 1er janvier 2022, un chiffre quasi stable avec une progression de 0,4% sur l’exercice et de 8% depuis 2010. Ces augmentations suivent la croissance de la population qui s’établit en moyenne à +0,3% par an selon l’INSEE[1]. L’index de renouvellement générationnel, c’est-à-dire la capacité des nouveaux entrants à remplacer les partants, s’établit à 1,01 pour les généralistes, 1,31 pour les spécialistes chirurgicaux et 1,03 pour les spécialistes médicaux. Par ailleurs, le nombre de nouveaux inscrits au Conseil de l’ordre continue à progresser chaque année. En 2022, on comptait ainsi 5 382 médecins supplémentaires. Ce qui change dans la démographie médicale n’est donc pas tant le nombre de praticiens que leurs pratiques. On note en particulier une baisse de l’activité régulière, de 1,1% en 2022 et de près de 14 points depuis 2010. Elle est remplacée par l’intermittence notamment des retraités conservant une activité dont le nombre a progressé de 247,6% depuis 2010. Près de 20 000 sont ainsi en cumul emploi retraite en 2022. Autre modification importante à prendre en compte : le mode d’exercice. L’image d’Epinal du médecin de famille installé en libéral est bel et bien passée de mode. Désormais, sur l’ensemble des praticiens, 51,8% ont choisi ce mode exclusif d’organisation. Et le salariat devient, de plus en plus, la norme. 61,7% des spécialistes médicaux et 37,4% des généralistes relèvent de ce statut en 2022.

Des disparités pas toujours où l’on croit

La densité médicale s’établit en moyenne sur l’ensemble du territoire à 276,7 médecins pour 100 000 habitants. Ce chiffre est toutefois en baisse puisqu’il s’établissait à 288,8 en 2010. Le fait principal concernant la densité médicale est plutôt la réduction du nombre de médecins généralistes en activité, soit -11% depuis 2010. Toutes les régions sont touchées par ce phénomène. Certaines le sont plus que d’autres, c’est le cas du Centre Val de Loire qui connait une baisse de 3,1%, de l’Ile de France avec une baisse de 2,9% et de la Bourgogne Franche Comté avec – 2,8%. Il est intéressant de noter que, contrairement à ce qui peut parfois être dit dans la presse, certains départements « désertiques » tirent pourtant leur épingle du jeu. Ainsi le Cantal, l’Ariège ou la Haute-Corse ont connu une progression du nombre de généralistes sur l’exercice 2022. Toutefois la tendance montre que l’augmentation du nombre de praticiens se fait plutôt sur les départements côtiers de l’Atlantique et ceux frontaliers avec la Suisse.

Plus de spécialistes et la parité femme/homme achevée

113 378 médecins spécialistes étaient en activité en 2022. Leur nombre a progressé de 0,7% sur l’année et de 6,6% depuis 2010. Cette augmentation s’explique notamment par les évolutions du métier et la nécessité d’intégrer des innovations scientifiques et technologiques rapides. Autre facteur explicatif : un certain nombre de généralistes change de spécialisation durant leur carrière. En termes d’implantation géographique, le constat est un peu différent de celui fait pour les généralistes. Trois régions concentrent depuis 12 ans la croissance des spécialistes, il s’agit de l’Occitanie et de Provence Alpes Côte d’Azur mais aussi du Centre Val de Loire, dont une partie est clairement dans la « diagonale du vide ». Toutefois les évolutions par département sont plus parlantes et montrent notamment qu’il y a un rapport direct entre nombre de spécialistes et présence d’un centre hospitalier et/ou universitaire important. Autre élément à retenir de l’Atlas démographique 2022, la profession est désormais parfaitement égalitaire, les femmes représentant 50,5% des médecins actifs en 2022. Et elles sont aussi bien généralistes que spécialistes, restant sous-représentées uniquement chez les spécialistes chirurgicaux. Quant à l’âge moyen des actifs de la profession, il s’établit à 50,3 ans en 2022. Les prochains chiffres du CNOM sont attendus en fin d’année, mais les premières estimations, telles que publiées dans Médecins de mars-avril 2023 semblent très comparables. A une exception près : l’âge moyen s’établirait à 48,6 ans marquant. Le rajeunissement serait ainsi en cours, une bonne nouvelle pour la profession !


[1] https://www.insee.fr/fr/statistiques/4277615?sommaire=4318291

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