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07.05.2025
Actualités

Démographie médicale : un paysage contrasté

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Comme tous les ans, le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) s’efforce de dresser le portrait-robot du médecin dans son rapport sur la démographie médicale. En 2025, une lecture rapide décrirait une femme de moins de 40 ans exerçant à temps plein comme généraliste. Cependant le document dresse un panorama plus nuancé de la profession et de ses évolutions.

Plus de médecins mais moins d’actifs réguliers

3 955, c’est le nombre exact de médecins supplémentaires en un an, soit une progression de 1,7%. Une croissance qui paraît faible mais qui montre que le desserrement du numérus clausus commence à faire sentir ses effets. Au 1er janvier 2025, selon le rapport du CNOM, le territoire français comptait 336 132 médecins dont 201 239 en activité régulière, c’est-à-dire exerçant à plein temps. Toutefois, l’étude met en lumière une évolution préoccupante : le nombre d’actifs réguliers augmente moins que celui des intermittents et des retraités actifs. Ainsi sur la période 2010-2025, le nombre d’actifs a progressé de 0,6% alors que le nombre d’intermittents a augmenté de 71,2% et celui des retraités actifs de 307,7%. Ce dernier chiffre, impressionnant, semble montrer que le cumul emploi / retraite est en passe de devenir le mode privilégié de cessation d’activité. Autre évolution marquée : l’augmentation continue de l’activité salariée. Avec 46,5% des effectifs concernés, le salariat est désormais passé devant l’activité libérale comme mode de pratique.

Plus jeune et plus féminine

Grâce au desserrement du numérus clausus, le nombre de jeunes médecins progresse. C’est pourquoi les moins de 40 ans constituent désormais 30,4 % des effectifs contre seulement 16,4 % en 2010, soit une croissance de 14 points en 15 ans. Conséquence logique de cette évolution, l’âge moyen continue à baisser pour atteindre 50,1 ans et même 47,9 ans pour ceux en activité régulière. En parallèle, le rapport note qu’au 1er janvier 2025, il y a 120 429 femmes et 120 824 hommes en activité, soit une parité quasi parfaite. Cette féminisation est particulièrement forte chez les moins de 40 ans et parmi les médecins généralistes.

Spécialistes majoritairement

Parmi les médecins en activité régulière, 40,7% sont généralistes, 12,7% spécialistes chirurgicaux et 46,5% spécialistes médicaux. La présence de nombreux spécialistes est ainsi un des facteurs explicatifs du poids de l’activité salariée, puisque celle-ci constitue le mode d’exercice principal de 63,2% des spécialistes médicaux. Par ailleurs, la tendance à la spécialisation s’accentue pour l’ensemble de la profession puisque 55,3% des médecins déclarent une discipline complémentaire. En découle une évolution vers l’hyperspécialisation sur laquelle alerte le CNOM. Ce dernier craint en effet que ce mouvement conforte les inégalités territoriales déjà existantes, les spécialistes ayant tendance, pour des raisons d’accès aux plateformes techniques, à rester dans ou près des grands centres urbains.

La persistance de la diagonale du vide

Au 1er janvier 2025, la densité médicale en France est de 298,5 médecins en activité régulière pour 100 000 habitants. Si le chiffre est en légère augmentation, il ne témoigne pas de la réalité sur le terrain. Certains départements connaissent une décroissance continue du nombre de praticiens. C’est le cas de la Creuse (-31,7%) ou encore de l’Indre (-28,3%). Et ce ne sont pas les seuls car la densité médicale s’est détériorée dans 69 départements sur la période 2021-2025. Les évolutions démographiques expliquent en partie ces évolutions, les médecins ayant tendance à suivre les patients. C’est pourquoi les grandes métropoles et le littoral présentent les densités de professionnels les plus hautes. Toutefois, il existe des contrastes à l’intérieur des régions. Par exemple, l’Ile de France, globalement bien dotée en professionnels, est sous-dotée en médecins généralistes. Plus inquiétant, le centre de la France est une zone sous-dense où exercent majoritairement des médecins plus âgés.

Quelle démographie médicale en 2040 ?

Le rapport projette une augmentation de 2% par an du nombre de médecins d’ici 2040 alors que les projections démographiques s’orientent vers une décroissance du nombre d’habitants sur le territoire. Le CNOM s’interroge sur ces données et souhaite que leurs effets soient anticipés.

Pour découvrir tous les chiffres : https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/external-package/analyse_etude/1lz38w1/cnom_atlas_demographie_2025_tome_1.pdf

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