Depuis la signature de l’avenant 6 puis de l’avenant 9, les IDEL ont la possibilité de pratiquer ou de participer à un certain nombre d’actes en vidéo à distance. A condition de respecter le cadre conventionnel et d’être dotés des bons outils numériques, les infirmiers peuvent ainsi apporter un confort supplémentaire à la prise en charge de leurs patients tout en se facilitant la vie. On fait le point.
Le télésoin : un complément au suivi du patient
Parfois pratiqué par obligation pendant la crise Covid, le télésoin est désormais reconnu comme un mode efficace de suivi des patients par les infirmiers. Cette nouvelle façon de procéder est bien évidemment encadrée et, à l’heure actuelle, seuls quatre actes sont réalisables en vidéotransmission à savoir :
- la séance de surveillance clinique et de prévention pour un patient à la suite d’une hospitalisation pour épisode de décompensation d’une insuffisance cardiaque ou d’exacerbation d’une bronchopathie chronique obstructive (BPCO AMI/TMI 5.8)
- l’acte d’accompagnement à la prise médicamenteuse (AMI/TMI 5.1 initiale et AMI/TMI 4.6 les 2emes et 3èmes séances)
- la surveillance et observation d’un patient insulinotraité ; (AMI/TMI 1)
- le suivi de pansement à distance. (TMI1.6 cet acte n’existe pas en AMI)
Pour chacun de ces actes, une cotation spécifique a été créée. Cotations que l’infirmier peut, s’il utilise Simply Vitale, retrouver dans son logiciel et intégrer directement à sa facturation. Le suivi du télésoin doit, de la même manière, être enregistré dans le dossier médical du patient disponible. Par ailleurs, sa réalisation et son compte-rendu doivent être consignés et enregistrés par le praticien pour être intégrés au dossier de la personne et, le cas échéant, sur Mon Espace Santé. Une autre facilité de la solution de Cegedim Santé.
Le télésoin peut ainsi s’inscrire facilement dans la pratique des IDEL, notamment en prévoyant via les outils d’agenda numérique, des créneaux spécifiques pour cela. Seules conditions : il est fondamental d’avoir échangé avec le patient sur la façon dont ce suivi s’inscrit dans sa prise en charge et les bénéfices qu’il peut en tirer pour sa santé. Chaque patient concerné doit avoir donné son accord explicitement et peut le retirer à n’importe quel moment. Et bien sûr, le patient doit déjà connaître son IDEL.
Au final, le télésoin peut vraiment faciliter le suivi de personnes peu mobiles, éloignées géographiquement ou suffisamment autonomes pour n’avoir pas besoin de la présence constante d’un professionnel de santé. Bien organisé, il donne des marges de manœuvre à l’IDEL dans l’organisation de ses journées.
A retenir : 20%, c’est la part maximale de l’activité qui peut être réalisée en télésoin par un IDEL.
Téléconsultation assistée : un plus pour le parcours de soins
La téléconsultation s’installe dans le parcours de soins des Français qui, lorsqu’ils en ont bénéficié, sont 88% à la juger satisfaisante. De plus en plus vue comme un complément à la consultation au cabinet par les praticiens, elle peut être pratiquée de façon accompagnée. Et c’est là qu’interviennent les IDEL ! Depuis l’avenant 6, ils peuvent participer à la téléconsultation programmée par un médecin ou une sage-femme selon deux modalités : au domicile du patient ou dans un lieu dédié.
Dans une logique d’amélioration du parcours de soins, leur rôle consiste à assister le patient lors de la consultation par vidéo et, le cas échéant, de réaliser un acte médical. Leur intervention débute le plus souvent avant la consultation pour s’assurer que le patient a pris correctement son rendez-vous en ligne, préparé sa carte bancaire et dispose d’une tablette ou un PC. Dans le cas contraire, l’IDEL peut parfaitement, s’il est équipé d’une tablette comme Simply Vitale, l’utiliser pour se connecter à la solution de téléconsultation du médecin et réaliser la consultation à distance pour son patient.
Pendant la consultation, l’IDEL sert d’intermédiaire pour expliquer et faciliter l’échange avec le praticien, notamment en reformulant les questions ou les explications. Il est également habilité à effectuer toutes les mesures des constantes. Enfin, sur demande du médecin, certains soins peuvent être réalisés pendant la téléconsultation. Les données collectées et tous les éléments nécessaires au suivi médical doivent ensuite être intégrés au dossier patient.
Présent jusqu’à la fin de la téléconsultation, l’IDEL peut également aider le patient à réaliser le paiement et à récupérer la prescription.
A noter : l’IDEL peut tout à fait solliciter, pour une personne de sa patientèle et avec son accord, la mise en place d’une téléconsultation avec le médecin traitant ou la sage-femme.
Et la téléexpertise ?
Cette pratique, qui consiste pour un professionnel de santé à demander un avis à un autre praticien, est également ouverte aux infirmiers. Ils peuvent ainsi solliciter un médecin via les outils de messagerie sécurisée de santé et partager avec eux des éléments du dossier patient. Comme pour le télésoin, le patient doit avoir donné son consentement. Avec un équipement du type Simply Vitale, l’ensemble de la téléexpertise – demande, échange avec le praticien, récupération du compte-rendu – peut être réalisée au domicile ou au cabinet tout en préservant la sécurité des données puisque celles-ci sont hébergées en France métropolitaine sur les serveurs de cegedim.cloud, hébergeur de données de santé certifié (HDS).
Télésanté et FAMI
Télésoin, téléconsultation et téléexpertise sont désormais bien définies et dotées de cotations permettant la facturation. L’objectif de l’Assurance maladie est ainsi d’encourager le déploiement de ces pratiques notamment pour faciliter l’accès aux soins de la population. C’est pourquoi elle incite les infirmiers à se douter des outils pour pouvoir pratiquer ses soins à distance via le forfait d’aide à la modernisation du cabinet. En 2023, le fait de se doter d’un équipement permettant la vidéotransmission ouvrait droit à 350 € et l’équipement en appareils médicaux connectés à 175€. Pour obtenir cette aide en 2024, il faut être équipé avant le 31 décembre 2023 : il est encore temps de s’en occuper !